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Bref historique de Maisons-Laffitte
Au bord de la grande forêt de
l'Ouest un lieu à pour nom Mansio ce qui signifie Relais en latin. Les
habitants cultivent des champs en bord de seine. Au 9ème siècle,
"Il y a à Maisons une habitation seigneuriale avec en vignes
anciennes 46 arpents que maître Irminon plante lui même". On
dénombre dans le village une vingtaine d'habitants, dont les noms indiquent
l'origine germanique : "Cristingaudus, Teudboldus, Analtrudis,..."
Ce hameau appartient à l'abbaye parisienne de St Germain des Près, il
sert notamment de relais entre Paris et Poissy ou Chambourcy. Les
premiers rois Capétiens confisquèrent le domaine et l'attribuèrent
à Nivard de Septeuil en 1050. Quelques siècles plus tard...
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1646 |
La famille de
Longueil acheta Maisons en 1602. René de Longueil fit construire le
châteaux actuel en 1646 par l'architecte François Mansart.
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1674 |
Au pieds du
château coulait un bras de la Seine appelé "le bras de la
forêt", il fut comblé pour réaliser des jardins à la Française.
Mansart fit sur élever de plusieurs mètres les bords du fleuve.
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1676 |
Des projets
d'agrandissement fleurirent sans jamais aboutir.
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1725 |
Voltaire se plaisait beaucoup à Maisons.
On réunit un jour ce que la cour et la ville avait de plus aimable. Le poète
devait y lire sa tragédie de Marianne. Mais il se senti tout à coup atteint
d'une indisposition sérieuse. La fièvre se déclara la petite vérole se
manifesta bientôt et troubla la fête. |
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1777 |
La famille de
Longueil vendit Maisons au comte d'Artois, futur Charles X, en 1777.
Passionné de chevaux, il fit restaurer les écuries où il installa des
pur sang. Il posséda une "écurie Anglaise" et fit établir
pour l'entraînement des pistes au bord de la Seine.
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1828 |
Le Banquier
Jacques Laffitte acheta Maisons. En 1828 une grande fête à Maisons fut
organisée pour les noces de la fille du banquier Laffitte avec Joseph
Napoléon Ney, prince de la Moskowa, fils aîné du maréchal. fut
organisée aussi sur les anciens terrains de course du comte d'Artois une
nouvelle compétition équestre.
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1829 |
Dès 1829,
Laffitte écrasé par les charges du domaine essaya dans un premier temps
de revendre le château a son prédécesseur Charles X, qui regrettait
Maisons et lui rappelait avec bonheur ces souvenirs de jeunesse. Mais le
roi renonça à cette ruineuse acquisition.
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1832 |
La situation
financière de Laffitte devint préoccupante, il fit face à la faillite
de plusieurs de ces clients, aggravé par son train de vie à Maisons et
son inépuisable générosité. Laffitte dû faire feu de tout bois, et eu
l'idée de tirer partie de son domaine de Maisons, en se lançant dans une
vaste opération immobilière.
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1833 |
Pionnier en
matière d’urbanisme vert, Laffitte lance son entreprise en 1833, elle
s'organisait autour de plusieurs acteurs: Auguste Constantin, en quelque
sorte professionnel du lotissement, puisqu’il était déjà l’auteur
de la ville d’Enghien-les-bains, et de plusieurs lotissements de
quartiers parisiens (la nouvelle athène), mais aussi d’un groupe d’architectes. |
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1834 |
Laffitte
voulait faire du parc de Maisons une "colonie", c'est a dire une
"ville composée de maisons de campagne". Un cahier des charges
très détaillé de 1834 devait sauvegarder le caractère résidentiel de
ce lotissement et le maintien de nombreuses réserves boisées.
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1838 |
Pour attirer
les clients pour la vente de ces lotissements, Laffitte fit une publicité
active par la plume et par le dessin. C'est lui qui lança
l'expression "Maisons-Laffitte". Elle était d'usage courante dès 1838 et
fut officialisée en 1882.
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1839 |
Le tracé du
lotissement reprit des éléments des plans initiaux du parc, ajouta des places et square (influence anglaise), conserva
la végétation existante pour constituer des “ réserves ” dont
l’emplacement résultait toujours d’une mise en situation qui favorisait
l’impression boisée et, par conséquent, bannissait l’aspect minéral de la
ville. Il prônait les théories du paysagiste Lalos, dont l’Edile de Paris
publia de nombreux passages notamment sur l’importance des espaces boisés.
Il faut remarquer que tout le réseau du parc fut qualifié non de Rue mais
d’Avenue, ces Avenues étaient en terre et
bordées d’arbres. L’ensemble, réserves et Avenues, devait constituer une
vaste promenade à l'usage des “heureux propriétaires ”. L’ensemble
fut agrémenté de fontaines et, fermé par des portes, celles même qui
fermaient l’ancien domaine des Longueil. |
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1840 |
Les premières
constructions ont été réalisées par l'architecte Duval: les bains
douches, où des pilastres et consoles discrets montrent que l'antiquité
classique
ne perds jamais complètement ses droits...
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1841 |
Laffitte fit
paraître un album aujoud'hui introuvable "vues pittoresques de
Maisons-Laffitte", dont la préface était dithyrambique. A l'abri
des doctrines St Simoniennes, Laffitte baptisait philanthropie ce qui
était une bonne affaire immobilière.
Place Wagram, au N°5, une maison de dimension modeste surmontée d'un
belvédère fut construite pour le Major Cotton officier supérieur des
yeomen, c'est à dire des gardes de la tour de Londres et prit sa retraite
à Maisons.
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1842 |
Le vieux
village était à l'écart de la gare et de son Avenue. Pour le relier à
la gare, un maire, Louis Masson, créa en 1849-1850 la rue qui porte son
nom. Du village à la grande Avenue, on créa de nouvelles artères : rue
du Prieuré, rue du Clos Lainé, rue de
Solférino, rue Mugnier. La ville dépassait 3000 habitants.
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1843 |
La gravure
ci-contre représente l'entrée du Parc. Le pavillon de gauche est de l'œuvre
de Mansart. Il abrite l'hôtel de l'Aigle d'or puis la Mairie à partir de
1868. Sur la droite on avait creusé un "saut du loup", large
fossé rempli d'eau qui fut comblé par la suite.
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1844 |
La maison du
Docteur Rostan, villa de style palladien, fièrement couronnée de vases
Médicis.
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1849 |
Le village
sortait de son isolement, en partie grâce au développement des
transports fluviaux. On pouvait déjà se rendre aux États-Unis par un
service régulier et le point d'embarquement se trouvait à
Maisons-Laffitte.
Le départ de Paris était à 7 heures en train, arrivé à Maisons,
embarquement au petit havre en bas de la rue de Paris, sur le
"Théodore" ou le "ville de Paris", bateaux à roue et
a vapeur, les voyageurs étaient transbordés sur le "Normandy"
au Havre pour New-York. La ligne fonctionna de 1836 à 1861. Pour ces deux
bateaux à roues, indication importante : "il y a un très bon
restaurant à bord"
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1878 |
Les prairies
bordant la seine sont transformées en champ de courses par Joseph Oller
qui inaugure l'hippodrome en 1878.
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1887 |
Une machine
hydraulique fut construite en même temps que le château. Elle fut
installée sur l'une des roues du moulin sur le petit bras de la seine.
L'édifice à été détruit en 1887 et il ne subsiste que les 3 piliers
visibles depuis la Seine.
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1900 |
La ligne de
Tramway appelée aussi "chemin de fer américain" en référence
à San Francisco desservait Maisons Laffitte Avenue de Longueil jusqu'à
Neuilly sur Seine dans un premier temps puis Porte Maillot à Paris.
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1894 |
Au bout de
l'Avenue du château, la première propriété à droite s'appelait
"le val fleuri". Elle appartint a une famille de sucriers, les
Lebaudy. Le jeune Max Lebaudy fit un procès à sa mère en 1894 pour
exiger
l'héritage de son père. Son avocat Waldeck Rousseau, plaida "la
nécessité des riches", mais ces excentricités le ruinèrent. Il
fit construire des arènes et y organisa
en 1894 une corrida. Il n'avait pas son pareil pour jeter l'argent par les
fenêtres, pour le plus grand profit de la bande d'aigrefins qui
l'entouraient avec des femmes.
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1895 |
Il lavait
dit-on ces voitures au champagne pour la plus grande joie des enfants du
voisinage, dont Jean Cocteau qui a rapporté ce détail et ajoute:
"en 1904 nous rôdions autour de cette clôture et nous tentions
l'escalade, debout sur les selles de nos bicyclettes."
Cette propriété à aujourd'hui disparu et fut construit à la place la
salle municipale Malesherbes.
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1906 |
A l'entrée
de l'Avenue de Longueil, le café Anglais témoigne par son nom que, au
début du siècle à Maisons, les grands entraîneurs de chevaux de course
étaient Anglais.
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1907 |
Une dame
Pasquet légua à la ville la somme considérable pour l'époque de 1 700
000 frs, pour la construction d'un hôpital spécialement et exclusivement
réservé au sourds-muets de la commune. La maréchaussée fut chargée
d'une enquête approfondie, mais malgré tous ses efforts ne put
découvrir sur le territoire de Maisons-Laffitte que deux infirmes de ce
type. Le leg fut refusé.
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1908 |
Un milliardaire
américain, Frank Jay Gould, fils du roi des chemins de fer, s'installa
dans le parc. Sa propriété de style pompéien fut nommée Edifra.
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1909 |
La gare de
Maisons sur la ligne Paris-Rouen, inaugurée en 1843 était reliée au
parc par L'avenue de Longueil qui fut appelé à cette époque
"l'Avenue du Chemin de Fer". La gare fut installée au
"rond point de Poissy" le plus près possible de la colonie. Le
vieux Jacques Laffitte dont ce fut une des dernières joies, offrit dans
son parc en 1843, un grand banquet aux six cents ouvriers qui venaient
d'achever le pont du chemin de fer, un boeuf entier fut rôti sur place à
leur intention. Les gravures ci-contre montrent la gare en 1843 puis 1909.
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1911 |
L'avenue de
Longueil est réputée pour le pâtissier Bauget qui à inventé l'étrier
d'or, son confrère Durand à crée le Paris-Brest en 1911. Tout près au
15, on trouve le café de Paris, où Georges Carpentier livra son premier
combat de boxe.
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1914 |
Les nouveaux
arrivants en ville étaient souvent des gens de condition modeste
travaillant à Paris. Ils ne s'entendaient pas toujours avec les habitants
du Parc, issue en général d'une bourgeoisie Parisienne enrichie par les
affaires, le théâtre ou les professions libérales. Les gens du Parc
envisagèrent même à la veille de 1914 de devenir une commune
indépendante.
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1920 |
Frank Jay Gould
fit élever la statue du cheval dollar. Il fit également construire en
1920 l'église anglicane, "Holy Trinity Church" sur l'Avenue
Carnot.
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1948 |
"Pour y
vivre, Maisons Laffitte est le plus chouette endroit que j'ai jamais
vu" écrivit Hemingway dans Cinquante Mille dollars en 1948
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1950 |
Pour Monsieur
Chaulieu, compositeur de musique bien oublié aujourd'hui, l'architecte
Duval fit en 1840 une maison qui conciliait les styles Ile de France et le
goût italien.
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1952 |
Une fois de
plus, le bac qui assurait la traversée depuis le "petit havre"
jusqu'à la rue fontaine à Sartrouville avait repris du service dès
1945, comme au temps de Napoléon. Le pont fut reconstruit en béton, à
tablier plat sous un aspect strictement fonctionnel et ouvert à la
circulation en 1952.
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1960 |
La maison du
Docteur Rostan de 1844 réaménagée dans les années 1950.
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1961 |
Villégiature
sous la Monarchie de Juillet et le second Empire, une maison 1 bis, Avenue
Eglé dans les années 60.
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1962 |
L'architecte
Duval est à l'origine d'un grand nombre de maisons. Il est le
spécialiste de la "fausse baie" et des "jours de
souffrance", 8 Avenue de Wagram par exemple, à chaque niveau,
derrière les sculptures, un "jour de souffrance" est ouvert
dans les niches.
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1986 |
La
"vieille fontaine", maison ainsi dénommée depuis le début du
siècle en raison de l'édicule qui en marque l'entrée, fut construit par
la famille Marchais en 1838, le bâtiment fut doublé en 1870 et à gardé
depuis lors à gardé son architecture et ses dépendances d'origine.
C'est actuellement un excellent restaurant.
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1989 |
Quelques
mois après l'arrivée du train à Maisons-Laffitte, un certain
Eugène Cattreux acquiert une portion de bois et élève la Maison que
nous pouvons toujours voir au 34 Avenue Eglé, photo ci-contre prise en
1989.
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1990 |
Aux caves du
Nord, c'est tout ce qu'il reste de l'entrée royale conçue par Mansart.
Il ne subsiste qu'un pavillon sur les 6 dont vous pouvez voir la photo
ci-jointe. Les Caves du Nord servirent de théâtre au début du siècle.
Cécile Sorel et la comédie Française s'y produisirent à plusieurs
reprises.
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1998 |
Un mur
d'enceinte de Maisons fut construit tout autour de la ville. La
construction du mur supposait la création de portes volontiers
monumentales. Il en reste une, la porte du Nord.
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2009 |
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Quelques villa
parmi d'autres
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